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Association PILES Partenariat avec des écoles de la région d'Agadez (Niger) pour collecter les piles usées jetées dans la nature
22 septembre 2009

Silence, on coule !

Chronique de Jean-Pierre Tuquoi
lemonde_abonne

La Sierra Leone, le Nigeria et le Tchad ont été les premiers touchés. Puis, début septembre, c'est sur le Sénégal, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso... que se sont abattues des pluies torrentielles. Même le Sud algérien n'a pas été épargné. En quelques heures, des quartiers entiers d'une douzaine de pays du continent africain ont été rayés de la carte, des routes détruites, des ouvrages d'art emportés tandis que les agriculteurs voyaient disparaître leur bétail. Le bilan humain est lourd : au moins 160 morts recensés à ce jour et près de 600 000 sans-abri.

C'est le Burkina Faso qui a été le plus atteint. Le 1er septembre, à Ouagadougou, la capitale, des dizaines de milliers d'habitations se sont écroulées. Le principal hôpital de la ville a dû être vidé de ses patients et les écoles réquisitionnées pour accueillir des familles. Même chose à Dakar, au Sénégal, où quinze des seize quartiers de la capitale ont été inondés. Au Niger, on redoute que le choléra fasse des ravages.

La communauté internationale a réagi promptement. L'Union européenne a débloqué en urgence 2 millions d'euros pour les fournitures de vivres, de médicaments et de moustiquaires. Le Japon, le Canada, l'Allemagne, Taïwan et la Côte d'Ivoire, un pays frontalier du Burkina Faso, ont annoncé l'octroi rapide de dons. La France a octroyé 100 000 euros à Action contre la faim (ACF), une ONG présente au Burkina Faso. "C'est ce que nous avions demandé pour les premiers secours. Ça suffira", note Patrick Andrey, responsable Afrique de l'Ouest d'ACF. L'ONU espère récolter 18 millions de dollars au profit des sinistrés. Les plus pingres ont été les Etats-Unis qui n'ont déboursé que 50 000 dollars.

De ces événements dramatiques, la presse française - et étrangère - n'a guère rendu compte. Les agences de presse ont pourtant donné l'alerte, mais sans susciter de réaction. Au mieux, l'affaire a été expédiée en quelques lignes, confirmant l'idée que l'Afrique intéresse peu les médias. L'annonce qu'un cyclone aurait ravagé les côtes de la Floride et affecté 600 000 personnes aurait suscité davantage d'écho...

Ce qui vient de se passer dans cette partie de l'Afrique méritait pourtant un meilleur traitement. Même si aucune certitude n'existe, il n'est pas exclu que le déluge qui vient de s'abattre soit lié au réchauffement climatique en cours. Saison des pluies ou pas, jamais, depuis un siècle, Ouagadougou n'avait reçu autant d'eau en si peu de temps. A l'autre extrémité du continent noir, en Afrique de l'Est, sévit une sécheresse.

Si les inondations sont bien une conséquence du changement climatique, le constat s'impose que l'Afrique est mal préparée à l'affronter. Ses villes, en plein essor, se sont développées sans plan d'urbanisme. L'occupation de l'espace y est anarchique, sans système d'évacuation des eaux. De nouvelles catastrophes sont à redouter. La presse en parlera-t-elle ?

Jean-Pierre Tuquoi

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Commentaires
Association PILES Partenariat avec des écoles de la région d'Agadez (Niger) pour collecter les piles usées jetées dans la nature
  • Ces piles sont de véritables dangers pour la santé et l'environnement. L'action permet : d'informer sur les risques, de ramasser les piles, d'assurer une aide alimentaire par l'échange de 2kg de mil pour 1kg de piles, de faire retraiter ces piles en France
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